Levé du Soleil - suite - [PV Frey]

Il était encore tôt, le jour était levé, et une petite silhouette loin du château dévalait la colline au bord du lac pour arriver sur la berge. Elle était suivit d’un jeune homme, qui lui non plus n’avait pas résisté à la tentation d’aller passer le bonjour au Calmar géant du lac. Abigail l’avait proposé, innocemment, et Frey avait répondu avec audace : « Évidemment, tu me prends pour qui ? ». Alors, Abigail, pétante de vie, avait décidé de courir le plus vite possible, pieds nus, pour aller embêter un brin le monstre.
Les rayons du Soleil filtrés à travers les grands arbres en bordures d’eau étaient déjà chaleureux et douillet. Les alentours du lac baignaient dans une atmosphère orangée, propre à l’automne, mais déjà réchauffée, comme en été. Doucement, Abigail releva les pans de sa robe de sorcière et traversa tout les galets pour s’approcher le plus près possible du Calmar. Ses tentacules sortaient de l’eau en faisant onduler la surface si lisse. Il était à une dizaine de mètres, là où les profondeurs devenaient abyssales et sombres. Les galets étaient glissant, et Abigail manquait de se casser la figure à plusieurs reprises, mais elle n’en avait rien à faire. Elle voulait à tout prix attirer l’attention du monstre, en essayant de ne pas se faire emmener trente six pieds sous terre, tout de même.
Son sourire, étendu d’une oreille à l’autre avait du mal à s’enlever de son visage. Elle se retourna vers Frey pour lui signaler qu’il pouvait venir tranquillement.

« Ses tentacules sont longues, il doit être encore loin, loin, loin ! Viens ! »

Elle savait pertinemment qu’il n’avait pas peur, mais elle préférait prévenir au cas où. À côté de ses pieds plongés dans l’eau gelée, se trouvait une branche d’arbre cassée. Elle tapota la surface de l’eau pour intriguer d’avantage le Calmar. À la distance où il était, Frey et Abigail ne pouvait aller le rejoindre pour voir de quoi il avait l’air, alors autant le ramener le plus possible du bord.

Talonnant Abi, frey avait dévalé la pente avec un "ouééééééééé" complètement immature et hystérique. Les pans de sa robe de sorcier voletaient derrière lui, tout comme sa cape, et il faillit se ramasser polus d'une fois, mais il s'en fichait: Il faisait beau, il faisait moins froid, il venait de se faire une nouvelle copine, et en plus il se marrait: qu'est-ce que vous voulez qu'il demande de plus, hein? Bah rien.

Pas effrayé pour deux sous, il ne prit même pas la peine de retirer ses rangers pour pénétrer dans l'eau (et là on dit 'merci' aux sorts d'imperméabilité qui évitent d'avoir les pieds glacés XD). Se tordant les chevilles pour marcher plus vite, il tirait parfois légèrement la langue lorsqu'il lui fallait retrouver un équilibre précaire. Il sourit lorsque Abigaïl s'adressa à lui.

'Ses tentacules sont longues, il doit être encore loin, loin, loin ! Viens !'

Frey lui répondit par un vague geste de la main qui devait vouloir dire un truc du genre 'Ouais j'arrive, deux minutes' avant de bondir jusqu'à elle en envoyant de l'eau de tout les côtés, manquant au passage de sa casser la g*****...

Ce fut avec une fascination à mi chemin entre l'innocence et le gâtisme que Frey observa l'un des longs tentacules se déployer pour venir saisir le bâton de sa camarade et se mettre, à son tour, à battre la surface.

"Trop coooooooool..."

Soudain, plus rien d'autre n'existait que ce gros truc verdâtre et humide qui agitait un morceau de bois au dessus de l'eau. Fasciné par le Calmar, Frey en avait carrément oublié Abi à côté de lui.

Il leva une main hésitante, et toucha le tentacule. C'était tiède, malgré la température glaciale de l'eau, et souple comme du caoutchouc. en un mot: GE-NIAL.

"Trop cool..."

[sorry pour le retard ^^']

Abigail éclata d’un rire franc, en voyant la réaction enthousiaste de Frey. Il s’amusait comme un petit fou à embêter le Calmar, et Abigail également. Elle le titillait avec son bout de bois. Mais le monstre du lac en eut vite assez, d’un geste brusque, il s’empara du bâton d’Abigail et l’emmena au fond de l’eau, en même temps qu’un de ses huit tentacules. « Trop cool… »

« N’est ce pas ? » approuva-t-elle avec ce même sourire, radieux et caractéristique primaire de son visage. Elle appréciait cette belle matinée, cette compagnie beaucoup plus différente que les autres. Il n’y avait pas de conflits aucuns préjugés, aucunes insultes, juste une rencontre en toute simplicité. Les caractères sympathiques sont toujours favorables aux rencontres diverses et variées, dans la parfaite sérénitude. L’eau glacée ne faisait plus rien à Abigail. Elle en avait tellement rien à faire, que d’un seul coup, sans prévenir, elle s’assit avec douceur dans l’eau du lac. Le choc fut saisissant, elle avait la respiration coupée pendant un instant. Dans un cas proche de l’hypothermie, Abigail se força à respirer, et à s’imbiber d’eau sur les épaules, tout le reste. Chose sure, en rentrant elle aurait un bon rhume. Mais ça lui passait bien entendu, dix pieds au dessus de la tête ! Elle était folle ? Si peu… Une folie douce.
Elle se retrouvait là, comme une gamine qui barbotait et s’amusait à trouver des galets. Dès qu’elle en avait un suffisamment gros, elle le balançait avec précisions sur les tentacules du Calmar Géant. Faire ça n’avait aucun intérêt, je vous l’accorde. Peut-être attendait-elle que celui-ci lui choppe le pied, l’entraîne dans les bas fonds ? Non elle n’en était pas à cet extrême là. Quoiqu’elle se serait bien demandée ce que ça faisait de voir le fond du lac, et d’en réchappait. Seul quelques personnes l’avaient fait, au cours du Tournoi des Trois Sorciers. Abigail pensa qu’ils avaient eu une chance folle de participer à ce Tournoi… Elle replia ses jambes contre elle, posa ses coudes sur ses genoux, et sa tête sur ses mains. L’eau lui arrivait à la taille.

« Comment c’est, au fond, tu crois ? »

Cette question était futile, sans intérêt, et avec une réponse à la clé incertaine. Frey n’avait pas participé au Tournoi, mais qui sait ? Peut-être Abigail était-elle tombée sur un professionnelle de la plongée en apnée dans un lac noir et lugubre ? … C’était fort peu probable, hélas. Mais ses tendances de rêveuse la mettaient à l’épreuve d’imaginer un monde aquatique, vivant ici, dans l’enceinte d’Hogwarts.

« Les champions du Tournoi ont eut de la chance. » De la chance, c’était vite dit, lorsqu’on pensait au pauvre Cédric Diggory, un charmant jeune homme. Dit bête comme ses pieds mais séduisant et agréable à regarder… C’est lorsqu’on perd un élément de l’école qu’on se rend compte qu’on voudrait à présent le connaître. Non pas pour sa « beauté » mais pour en savoir plus sur lui, finalement. C’est bête à dire…

[Pas grave ^^]

'Comment c’est, au fond, tu crois ?'

Frey releva la tête et contempla Abigail avec curiosité.

"Pourquoi, tu veux y aller?"

Il fit une très courte pause, avant de répondre à la question de sa camarade.

"Noir. Ou en tout cas très sombre, je suppose. Et puis froid, aussi. Dis comme ça, ça ressemble un peu à chez moi, en fait..."

Oui, noir et froid, ça collait bien à la Suède, surtout pendant les mois d'hiver en fait. Ca devait être intéressant à voir... Mais un peu flippant quand même.

'Les champions du Tournoi ont eut de la chance.'

"De la chance? Ca dépends des points de vue... Perso, j'aurais pas aimé être à la place de Potter... Ni à celle de Diggory d'ailleurs."

A dire vrai, à l'époque, il n'aurait voulu participer au Tournoi pour rien au monde. Si il avait eut l'âge requis, les choses auraient été différentes, sans aucun doute... Mais on ne refait pas le passé.

"C'est vrai que c'est une chance d'avoir participé à un tournoi pareil. Mais vu comment ça s'est terminé, je suis bien content d'être resté les fesses calées sur les tribunes..."

Et d'ailleurs, il n'était certainement pas le seul à penser de cette manière. après tout,qui aurait pu regretter de ne pas avoir participé au Tournoi après tout ça? La réponse vint d'elle même: tout ceux qui ne croyaient pas au retour de Voldemort. Et malheureusement, ça faisait un paquet de gens...

"Je plains Potter quand même. Avec toutes les crasses qu'il s'est pris dans la figure depuis qu'il est à Poudlard, c'est un miracle qu'il soit encore vivant et normal..."

"Pourquoi, tu veux y aller? Noir. Ou en tout cas très sombre, je suppose. Et puis froid, aussi. Dis comme ça, ça ressemble un peu à chez moi, en fait... " Abigail haussa un sourcil. Cela ressemblait à quelque choses près à chez lui ? Que voulait-il dire par là, habitait-il dans le creux de la terre ? Elle fut très interpellée par ce propos et ne manqua pas d’exprimer sa curiosité habituelle.

- Froid et sombre ? Où est ce que tu vis, au juste ? demanda-t-elle avec une pointe d’amusement dans la voix. Elle imaginait Frey comme une sorte d’amphibien qui descendait dans les profondeurs humides du sol, pour rencontrer ses parents. Ça ressemblait assez au scénario de la petite sirène. Enfin. Ils passèrent à un autre sujet : le tournoi des trois sorciers. Le ton se fit nettement moins joyeux et amusé. "De la chance ? Ca dépend des points de vues… Perso, je n’aurais pas aimé être à la place de Potter. Ni à celle de Diggory, d’ailleurs… […] C’est vrai que c’est une chance d’avoir participé à un tournoi pareil. Mais vu comment ça s’est terminé, je suis bien content d’être resté les fesses calées dans les tribunes. […] Je plains Potter quand même. Avec toutes les crasses qu’il s’est pris depuis qu’il est arrivé à Poudlard, c’est un miracle qu’il soit vivant et normal." Frey marquait un point. Deux points, voire même trois.

- Oui, même si certains disent qu’il est anormal. Enfin ces personnes font partis de Serpentard, donc… Il n’y a rien de bien vrai dans ces histoires. Elle soupira. Dire que toute l’école avait acclamé Cédric en lui disant, « bonne chance, à toute à l’heure ». C’est un peu beaucoup horrible. Je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’il est revenu, enfin je veux dire, Tu Sais Qui. Tu vois il s’est passé des choses étranges et macabres mais j’ai l’impression que ce n’est rien et que tout va s’arranger… Qu’il va y avoir un nouvel Harry Potter que Tu Sais Qui va vouloir zigouiller et il va exploser et tout redeviendra normal.

Elle était partie dans son petit monologue, oubliant à quel point le lac était gelé, à quel point elle était ridicule, assise dans l’eau. Elle en avait même oublié qu’elle allait avoir un sacré rhume, en rentrant… Mais rien ne pouvait être pire que ce retour au pouvoir du Seigneur des Ténèbres. Qui pourrait le vaincre maintenant qu’il avait réussi à retrouver une enveloppe charnelle épaisse et plus puissante qu’avant, qui trouverait le moyen de le neutraliser d’un coup de baguette ? Il était donc invincible…

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